lundi 27 août 2012

Quand on n'a plus le malheur prêteur...

On entend souvent que "le malheur rend meilleur" et qu'en surmontant les obstacles qui s'imposent à nous avec courage, on sort grandi.

C'est peut-être vrai... Mais peut-être n'est-ce aussi que l'expression du bel espoir vain qui accompagne l'homme dans chacune de ses errances.

Aujourd'hui, cela fait un mois pile qu'elle a disparu et je ressens encore une colère sourde, un désespoir insidieux qui cherche à faire de moi une jeune femme aigrie et morose. Je ris, j'illumine l'espace par mes incessants tourbillons et puis je flanche. Mon expression s'efface, mon regard se vide, mes toutes petites rides se creusent. Je deviens agressive envers ces adultes qui se plaignent, j'ai envie de leur cracher au visage parce que je m'autorise à hiérarchiser les malheurs. Mais de quel droit ? Qui suis-je pour juger la douleur d'un être qui n'est pas moi ? Et d'ailleurs si je pousse ma démarche, mon ami qui a perdu son père il y a deux ans devrait vomir mes jérémiades. "T'en as profité deux ans de plus que moi connasse ! Arrête de nous faire croire que c'est la fin du monde, fallait te réveiller avant !". Mais il n'en est rien. Il me dit qu'il est là pour moi, qu'il comprend mon malheur parce qu'il est passé par là aussi, et qu'il m'entoure de toute son amitié.

Alors promis, je vais faire preuve de maturité et cesser de penser que le malheur n'appartient plus qu'à moi, pour enfin retrouver ma douce empathie d'autrefois.


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