Cela s’est passé il y a 17 jours.
Je ne sais par quel écœurant stratagème mon esprit vagabonde
chaque jour à la même période vers les mêmes tristes méandres. Je prends ma
douche, je sens l’eau fraiche dessaler ma peau. Peu à peu son corps frêle,
déformé par la maladie, refait surface. Le jet a soudain le sifflement d’une
respiration haletante, entrecoupée… Sa poitrine soulevée par l’énergie du
désespoir m’apparait alors très vivement, et me terrorise tout à fait. Je veux
détourner les yeux mais j’aperçois encore plus nettement sa bouche ouverte et
tordue.
Elle était tellement belle.
Quel dieu pourrait infliger pareille souffrance à une femme
si douce, si exceptionnelle ? Et à son mari ? Et à ceux qui l’aiment ?
Quand l’horreur survient, il y a ceux qui plongent tout
entiers dans une religion choisie pour eux. Et il y a ceux qui rejettent
violemment ce ou ces éventuels dieux qui permettent l’horreur d’un adieu trop
pressé.
Je n’ai pas encore choisi mon camp.
(Photo prise lors d’un voyage en famille au Portugal)
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